Impressions de Bodnath
On parle facilement de ses aventures les plus lointaines, celles où l’on s’est senti l’âme d’un explorateur, mais on oublie souvent de raconter son quartier et son quotidien. C’est pourtant une réelle aventure que de se poser, de regarder patiemment un endroit unique et de le donner à voir tel qu’il respire. C’est un voyage au cœur du quotidien. C’est exprimer pourquoi chaque ruelle, chaque personnage, chaque odeur, au fond nous appartient un peu. C’est raconter pourquoi ce quartier vivra toujours en nous.
En 2014, Tanguy Malibert-Le Cunff se rend pour la première fois au Népal, à Kathmandu, dans le quartier de Bodnath. Il décidera de ne plus repartir et de s’installer dans ce petit bout du monde. Quelques années plus tard, c’est dans ce livre qu’il nous raconte son voyage immobile.
On plonge avec lui dans le récit d’un auteur-témoin, d’un visiteur qui a choisi de se tenir immobile là où tous les autres sont en mouvement. On découvre le stupa, les vapeurs d’encens et la cérémonie matinale des écoliers… Les scooters qui vibrent, les marchands qui crient, les porteurs qui déambulent, les chiens qui aboient… et en fond sonore, la mélodie des mantras. Et puis on rit. On rit des malentendus culturels, des situations cocasses. On rit avec cet auteur qui sait rire de lui-même. Les photographies montrent le mouvement, les couleurs et le capharnaüm quotidien, de manière si précise que l’espace d’un instant, ivres des vapeurs d’encens, on se plaît à croire que ces ruelles nous les connaissons aussi un peu.